Nouer une alliance ou faire cavalier seul? La question taraude les vert’libéraux vaudois depuis plusieurs mois, alors que se profilent à l’horizon les élections cantonales de mars 2022. L’enjeu est de taille car il s’agit, pour ce petit parti en pleine croissance, d’affirmer son positionnement et de dépasser ses tiraillements.

«Les deux solutions sont bonnes», affirme la présidente du parti vaudois, Claire Richard, même si la meilleure stratégie, dans l’optique de gagner un siège au Conseil d’Etat dans un scrutin majoritaire, est celui d’une alliance.

Dans ce scénario, le nom du candidat vert’libéral pour l’exécutif est déjà connu: il s’agirait de François Pointet, qui siège à Berne, au Conseil national, pour le parti. Or, la voie de l’apparentement fond comme neige au soleil. Car à la veille d’une assemblée générale décisive qui se tiendra à huis clos mardi soir, dans laquelle les vert’libéraux sont appelés à définir leur stratégie pour les élections cantonales, ils restent sans réponse du PLR, pas près de fermer la porte à son allié traditionnel.

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«Il faut une alliance aussi large que possible du centre droit pour ces élections. Nous sommes compatibles avec tout le monde. Ce n’est pas chez nous que le choix se fera», souligne le président du PLR vaudois, Marc-Olivier Buffat. Or, du côté des vert’libéraux, une alliance avec l’UDC est «exclue», souligne Claire Richard: «Le CO2, le mariage pour tous, la stratégie anti-covid: trop de sujets centraux nous opposent.» «Nous sommes confiants de pouvoir convaincre notre base de nouer un partenariat avec le PLR et Le Centre, mais pas avec l’UDC», ajoute François Pointet.

Objectif: de neuf à quinze sièges

Les vert’libéraux semblent donc s’acheminer vers une voie solitaire. Avec comme objectif principal de renforcer la présence du parti au Grand Conseil, où ils espèrent passer de neuf sièges actuellement à une quinzaine. Et l’espoir de retrouver la dynamique victorieuse des élections communales du printemps: le parti avait triplé sa représentation dans les Conseils communaux.

La présidente Claire Richard, qui place son parti «au centre, tendance plutôt centre droit», voit dans le PLR «un allié logique». Un avis que ne partage pas Virginie Cavalli, pour qui «trop de décisions des PLR sont en désaccord avec notre ADN écologiste». La conseillère communale lausannoise, vice-présidente de la section Grand Lausanne, qui incarne l’aile jeune du parti, se porte candidate pour le Grand Conseil. Elle plaide pour que les vert’libéraux affirment leur indépendance. «C’est la meilleure stratégie, au moins au premier tour, car elle nous positionne comme une vraie alternative: une force progressiste, au-delà des clivages traditionnels gauche-droite.»

Délai au 20 janvier

Les partis ont jusqu’au 20 janvier, date du dépôt des listes, pour se déterminer. Le comité central de l’UDC se réunit jeudi. La droite n’écarte pas la possibilité d’un «scénario à la fribourgeoise», dans lequel chacun part seul au premier tour, avant de nouer une large alliance au second tour, dans l’espoir de ravir la majorité au Conseil d’Etat. Les vert’libéraux seraient-ils prêts à jouer le jeu? Rien n’est moins sûr.

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