Plus encore que le premier tour du scrutin au Conseil d’Etat, l’élection du Grand Conseil suscitait un intérêt majeur. En 2005, la gauche avait arraché une majorité ténue, d’un seul petit siège: 58 contre 57 à droite. Renversant un parlement où la droite libérale-radicale faisait sa loi depuis toujours, disposant encore d’une assise de 60 sièges jusqu’en 2005.

Le changement de bord opéré en 2005 est confirmé en 2009. Avec netteté. La suprématie de gauche passe à 60 fauteuils (+2), contre 55 à la droite.

La gauche progresse grâce à ses composantes minoritaires. Les Verts poursuivent leur ascension: ils comptaient 7 élus en 2001, 10 en 2005 et 14 désormais. Quatre mandats supplémentaires obtenus à Neuchâtel (+2), La Chaux-de-Fonds (+1) et Boudry (+1). S’ils avaient régressé en 2005, le POP et SolidaritéS se rebiffent. Le POP gagne deux fauteuils (de 6 à 8) et SolidaritéS double sa représentation (de 1 à 2). Cette progression de POPVertsSol est de nature à renforcer Fernand Cuche dans son intention de rester au Conseil d’Etat.

Champion du scrutin gouvernemental de dimanche, le Parti socialiste subit un net revers dans l’élection au Grand Conseil. Dans la foulée de ses échecs récents aux élections fédérales et communales. C’est dans la reconduction du Grand Conseil que les partisans de gauche ont exprimé leur réserve à la politique volontariste de Jean Studer. Le PS doit ainsi laisser filer 5 de ses 41 sièges du parlement, pour tomber à 36, un score historiquement bas. Le PS se consolera en savourant, à distance, la progression de ses alliés. Il devra davantage composer avec la gauche de la gauche, qu’il avait tendance à négliger.

A droite, le nouveau Parti libéral-radical, dans la foulée de son tir groupé au Conseil d’Etat, réalise une bonne performance, qui contraste avec la débâcle de 2005. Radicaux et libéraux avaient perdu 20 fauteuils il y a quatre ans, ils en récupèrent un ce dimanche. Avec 41 élus, le PLR sera le principal groupe du Grand Conseil. Le PLR progresse en zone urbaine, à Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds.

Parti de rien en 2001, réalisant un tabac en 2005 en décrochant d’emblée 17 fauteuils (sur un total de 115), l’UDC subit un tassement. En raison notamment d’un recul significatif à La Chaux-de-Fonds (-2 élus), le parti d’Yvan Perrin qui fanfaronnait vouloir rafler 9 sièges supplémentaires doit en abandonner 3 en route, pour ne plus en compter que 14. L’UDC est ainsi égalée par les Verts.

En raison d’un quorum fixé à 10% et du refus de s’apparenter à la droite PLR-UDC, le PDC ne parvient pas à faire son entrée au Grand Conseil. Même verdict pour le PEV et l’Entente cantonale neuchâteloise.