Les villes favorables au référendum contre le paquet fiscal
Les agglomérations redoutent de nouvelles pertes de recettes.
De même qu'ils redoutent une restriction d'accès à l'AI, les responsables cantonaux et communaux de l'action sociale fustigent en chœur le paquet fiscal. Soumis en votation populaire le 16 mai, celui-ci comporte des révisions de l'imposition de la famille, du droit de timbre et du logement. Plusieurs cantons ont soutenu la demande de référendum, avec des arguments que reprennent à leur compte les directeurs de l'action sociale des villes: les transferts de charges seraient insupportables, arguent-ils. Pour Ruedi Meier, directeur des affaires sociales de la ville de Lucerne, le manque à gagner, estimé à plus de 500 millions de francs pour les cantons et les communes, leur pèserait alors «qu'ils souffrent déjà d'autres reports de dépenses». Egalement président de «l'Initiative des villes», une plate-forme en matière de politique sociale regroupant 50 cités, il relève que les municipalités soutiennent «pleinement» le référendum des cantons, car les agglomérations font déjà face à des baisses de recettes suffisamment inquiétantes. D'autant que le poids de l'aide sociale est inégalement réparti: les villes-centres assument dans la plupart des cas des charges bien plus élevées que les arrière-pays. Une situation qui trahit peut-être une forme de «tourisme social», concèdent les municipaux, mais qui plaide aussi en faveur d'une plus grande harmonisation des systèmes.