Abba Abacha ne sera pas présent à son procès qui s’ouvre lundi à Genève devant le Tribunal de police. Le fils du défunt dictateur nigérian Sani Abacha n’a pas pu obtenir son visa à temps. «L’Etat qui le convoque est celui-là même qui lui refuse le droit de venir », s’étonne son avocat, Me Pierre de Preux. Une demande de renvoi sera plaidée en raison de cette absence mais aussi du fait que de nombreux témoins n’ont même pas été convoqués à l’audience.

Condamné par ordonnance à une peine privative de liberté de 360 jours avec sursis pour avoir participé au pillage organisé des caisses publique, Abba Abacha a fait opposition à cette décision (LT du 8 .05.2010). Libéré sous caution après avoir passé 561 jours en détention préventive à Champ-Dollon, l’intéressé a regagné le Nigéria.

Selon son défenseur, Abba Abacha, muni de sa convocation et d’un sauf-conduit, s’est présenté à l’ambassade suisse d’Abuja. Il était toutefois déjà trop tard. Le règlement Schengen impose une procédure d’au minimum dix jours pour permettre la consultation des autres Etats membres. En toute fin de semaine, la défense a reçu confirmation que le visa ne pourrait être délivré à temps.

Si le procès se tient malgré tout- ce qui reste très probable- il sera réduit à sa portion congrue. L’accusé est absent. Son ex-co-accusé, gérant de fortune de la place impliqué dans les montages financiers, a préféré retirer son opposition vendredi dernier, sans doute pour s’épargner la publicité d’une audience. Et enfin, seuls quelques témoins sont attendus. Drôle d’épilogue pour ce monumental dossier qui occupe la justice genevoise depuis onze ans.