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Vreni Spoerry vole au secours de Pascal Couchepin

L'avenir de l'AVS est lié à l'augmentation de la TVA.

Ancienne conseillère aux Etats radicale de Zurich, femme d'influence à Berne et dans l'économie, Vreni Spoerry sort de sa retraite pour prendre le contre-pied du groupe radical et défendre le ministre des Affaires sociales Pascal Couchepin. Contrairement au groupe radical, elle défend, dans un article publié mercredi par la NZZ, l'augmentation de la TVA de 0,8% destinée à combler le trou de l'assurance invalidité (AI) et de 1% pour l'AVS. Spécialiste des assurances sociales, elle estime que s'opposer à cette augmentation pour des raisons tactiques, c'est en quelque sorte «jouer» au poker.

Situation catastrophique

Vreni Spoerry constate que la situation de l'AI est catastrophique avec un déficit de 6 milliards de francs et s'aggravant de 2 milliards par année. Cette assurance a un urgent besoin du 0,8% de TVA promis par les Chambres. Or le Conseil national a eu le tort de lier cette augmentation à celle de 1% destiné à l'AVS, qui, elle, ne devrait pas être indispensable avant quelques années. Mais un refus sur la TVA serait un coup rude pour le financement à long terme de l'AVS. L'ex-sénatrice zurichoise constate surtout que le parlement n'a aucune chance d'imposer une réduction des dépenses de l'AVS, comme celle que propose la 11e révision avec une diminution des prestations de 900 millions, si parallèlement on n'assure pas un financement à long terme de cette institution chère aux Suisses. Car toute correction de l'AVS, «même socialement supportable, suscite une opposition véhémente».

«Cette opposition pourrait être plus facilement désamorcée si l'on montrait une disposition à financer à l'avenir, malgré l'évolution démographique, une AVS raisonnablement aménagée, pour autant que les coûts salariaux annexes ne soient pas plus élevés. Si le doute devait s'installer à cause du refus de la proposition de financement, cela ne serait pas profitable à une acceptation de la 11e révision de l'AVS. L'objectif devrait être d'aider la 11e révision à faire une percée. Si elle échoue, il y a beaucoup à perdre pour la stabilisation de l'AVS… On peut se poser la question de savoir si le poker au sujet du financement est profitable ou ne nuit pas plutôt à l'objectif principal.»