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Yverdon: la gauche recadre sa campagne

Stéphane Balet, candidat à la municipalité de la ville du nord vaudois, relance le combat au deuxième tour contre la championne du PLR qui l’a devancé largement lors de la première tournée. Le socialiste promet une campagne plus offensive

Stéphane Balet, candidat PS à Yverdon-les-Bains. — © Keystone
Stéphane Balet, candidat PS à Yverdon-les-Bains. — © Keystone

A Yverdon, la gauche se recadre

Vaud 2e tour plus offensif pour le candidat PS à la municipalité

La gauche unie d’Yverdon promet une campagne plus offensive sur les sujets qui lui sont chers lors du deuxième tour pour l’élection complémentaire à l’exécutif de la ville du Nord vaudois. Celui-ci aura lieu le 21 décembre. Son candidat, Stéphane Balet, a annoncé mardi qu’il repartait au combat contre la favorite Valérie Jaggi Wepf. La championne du PLR a en effet nettement devancé le socialiste avec 46,1% des voix contre 37,6% à l’occasion de la première ronde disputée dimanche 30 novembre. Le troisième concurrent, l’UDC Pascal Gafner, s’est retiré. Il appelé ses électeurs (15% de suffrages) a soutenir la libérale-radicale.

Le plus mauvais score de la gauche depuis longtemps semble condamner sa majorité à l’exécutif. Elle l’avait conquise en 2009 à la faveur du retrait du syndic PLR Rémy Jaquier, après l’avoir égarée en 2001. Mais l’alliance rose-verte-rouge ne pouvait pas s’avouer vaincue sans livrer bataille, a déclaré le président de la section, Pierre Dessemontet. «Quoi qu’il en soit, il faut chercher à passer du vote sanction à un vote sur les projets pour la ville et marquer sa différence», synthétise au téléphone Stéphane Montangero, président du PS cantonal.

A-t-on songé à changer de candidat dans cet objectif? Officiellement, c’est non. Officieusement, la possibilité de lancer une personnalité connue pour refaire le retard a été examinée, puis écartée faute de papables motivés.

Du coup, afin de mieux se profiler et se donner des chances de réussite, Stéphane Balet va mener campagne sur le social, le logement, le pouvoir d’achat, l’accueil des enfants. Il s’agit pour lui de «s’affranchir des thèmes imposés par la droite». Tout comme de la tonalité très consensuelle de la confrontation.

Au premier tour, la mobilité et la sécurité ont dominé les débats. Se consacrant essentiellement à la défense de son bilan, admet Pierre Dessemontet, la gauche a perdu de vue la grogne montante, que le PLR et l’UDC ont su capitaliser. Bouchons et dealers, présents à la gare CFF, ont généré le mécontentement fatal à la gauche.

Encore désarçonnée, cette dernière prône désormais «écoute et dialogue». Stéphane Balet veut «changer de style» par rapport au syndic Daniel von Siebenthal, en place depuis 2009, dont le départ impromptu en septembre a provoqué l’élection complémentaire. On a souvent reproché au magistrat une conduite des affaires autoritaire, peu attentive aux humeurs de la base et des Yverdonnois.

En cas de défaite le 21 décembre, quinze mois d’opposition avant les élections communales de 2016 permettront à la gauche de renouer avec le côté militant. Pour Pierre Dessemontet, il faut se rapprocher des nouveaux citoyens de la deuxième ville vaudoise, au seuil des 30 000 âmes. Nouveaux citoyens qui auraient boudé en nombre le vote communal le 30 novembre alors qu’ils se sont prononcés sur les sujets fédéraux.

Symptomatique?

Quant à savoir si le cas d’Yverdon est un indice des difficultés à venir pour la gauche, les avis ne sont pas tranchés. Les conditions spécifiques d’une élection complémentaire et les particularités locales poussent à relativiser la portée du vote. La Ville, dont gauche et droite se partagent à part égale les 100 membres du parlement, n’en est pas à son premier changement de majorité à la municipalité.

Par contre, la progression affirmée des partis centristes, Vert’libéraux en tête, pourrait constituer une menace à prendre au sérieux lors d’autres tournées électorales, juge Pierre Dessemontet. Comme à Montreux, où une autre complémentaire est prévue en janvier 2015 pour remplacer une municipale démissionnaire du PLR.