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Yves Flückiger confirmé comme recteur de l’Université de Genève

Le gouvernement suit l’assemblée de l’Université pour le choix du futur recteur. Il met notamment l’accent sur les investissements et les bâtiments

Yves Flückiger au Club suisse de la presse en 2012. — © Salvatore Di Nolfi
Yves Flückiger au Club suisse de la presse en 2012. — © Salvatore Di Nolfi

Yves Flückiger emporte le rectorat genevois

Hautes écoles Le gouvernement a suivi l’avis de l’assemblée de l’Université

Prime à l’expérience. C’est ce qui ressort de la position du Conseil d’Etat genevois, qui a nommé mercredi Yves Flückiger comme recteur de l’Université de Genève. Le gouvernement suit ainsi la proposition de l’assemblée de l’Université, qui a retenu l’actuel vice-recteur le 19 novembre. Le Conseil d’Etat dit «mettre toute sa confiance» en Yves Flückiger, soulignant que son «expérience de vice-recteur et ses intentions laissent augurer un développement ambitieux et une conduite optimale» de l’académie. Il succédera à Jean-Dominique Vassalli en juillet 2015.

Yves Flückiger l’a emporté au terme d’une course originale, une première dans l’institution, qui l’opposait à l’ancien doyen de Droit Christian Bovet. Les deux postulants ont dû mener campagne pour convaincre les corps représentés dans l’assemblée, où les professeurs sont en minorité. Et précisément, le vice-recteur a argumenté en sa faveur à grands renforts de promesses. Dans son exposé des intentions, il situe l’ambition: que Genève, «avec ses partenaires lémaniques», se place «parmi les dix meilleurs espaces universitaires à l’échelle mondiale».

Propriété des bâtiments

C’est fort large, mais le candidat Flückiger a précisé certains points, par exemple accroître la polyvalence dans la formation des étudiants et promouvoir les centres interfacultaires pour les thèmes transversaux. L’Université ­devra créer de nouveaux programmes, notamment des masters en santé globale ainsi qu’en développement territorial, et des études régionales dans le cadre du Global Studies Institute. Le futur recteur veut aussi «faire le meilleur usage» des cours en ligne (MOOCs), augmenter le nombre d’assistants, créer un «fonds d’innovation» pour la formation, ainsi qu’un autre fonds, pour «assurer la transition de jeunes femmes» depuis le statut de chercheuses soutenues par des aides fédérales vers un poste fixe à l’Université.

Tout cela sans augmenter les taxes, puisqu’il faut «contrer la tentation qui existe de vouloir réduire l’indemnité cantonale pour en transférer le contenu sur la population estudiantine». Le vice-recteur défend là une position d’autant plus sensible à Genève que les hausses de taxes à l’Institut des hautes études internationales et du développement font craindre un effet boule de neige.

Seulement voilà, Yves Flückiger entrera en fonction en période de restrictions budgétaires, qui agitent la république ces jours. Les rapports entre l’institution et le Conseil d’Etat se sont déjà tendus en raison du report de certaines charges d’entretien des bâtiments sur l’académie. Les locaux, comme les investissements, représenteront un défi pour le futur recteur, qui dit vouloir être «intransigeant» face au pouvoir politique sur la poursuite de l’autonomisation de l’Université. Il va jusqu’à évoquer un transfert de la propriété des immeubles, et réclame un «état des lieux complet des bâtiments qui pourraient être cédés à l’Université».