Dans un ouvrage consacré à la thématique intitulé Track II Diplomacy, Lessons from the Middle East (MIT Press, 2004), quatre auteurs, Hussein Agha, Shai Feldman, Ahmad Khalidi et Zeev Schiff, décrivent en détail la diplomatie informelle de Track II à laquelle ils ont tous quatre participé dans le contexte moyen-oriental. Pour eux, il s’agit de «discussions entre représentants non officiels de parties en conflit dont le but est de clarifier des disputes pendantes et d’explorer les options pour les résoudre en créant un cadre ou des circonstances moins sensibles que celles qu’on associe à des négociations officielles». Selon les auteurs, Track II peut impliquer des participants au profil très différents: des chercheurs, des journalistes expérimentés, d’anciens membres du gouvernement ou d’anciens officiers de l’armée.
Diplomatie informelle
Les rencontres se tenant dans le cadre de cette diplomatie informelle se déroulent parfois dans des Etats tiers. Cependant, la plupart d’entre elles sont mises sur pied par des institutions telles que universités, instituts de recherche et organisations non gouvernementales spécifiques. Les auteurs définissent aussi la diplomatie Track II par ce qu’elle n’est pas. Il n’est pas question ici de conférences universitaires, ni d’une diplomatie secrète menée par des représentants officiels des gouvernements respectifs. Il peut arriver que des représentants gouvernementaux participent à de telles réunions, mais ils le font alors de façon informelle sans interférer dans la dynamique de Track II.
De telles discussions ne dépendent pas non plus de la conduite parallèle de négociations officielles. Le processus d’Oslo est sans conteste l’un des plus grands succès de ce type de diplomatie informelle, puisque cette dernière déboucha sur un accord historique ouvrant une phase de réconciliation entre Israéliens et Palestiniens.
Historiquement, «les discussions de type Track II n’ont pas fait une apparition soudaine sur la scène politique moyen-orientale avec les Accords d’Oslo de 1993», poursuivent les auteurs. Elles ont débuté timidement dans les années 1970, se sont multipliées dans la décennie suivante avant d’avoir un impact considérable au début des années 1990. Pour qu’elles soient efficaces, il faut toutefois que les relations entre les deux parties, en l’occurrence entre l’Iran et les Etats-Unis, atteignent une «certaine maturité».