D’abord, la réalité des chiffres. Selon le pronostic de l’Union syndicale suisse repris par Christian Levrat, entre 50 000 et 60 000 jeunes pourraient se trouver sans emploi en 2010. «Du jamais vu dans l’histoire suisse», clame le président du Parti socialiste. Faux! En février 1994, plus de 63 000 jeunes de 20 à 29 ans s’étaient inscrits au chômage. Rebelote en février 1997, avec plus de 60 000 inscrits. Et en février 2004 encore, mois décidément catastrophique en période de crise, plus de 47 000 jeunes touchaient l’assurance chômage. C’est près de 10 000 de plus qu’en février de cette année.

Le chômage des jeunes a certes fortement progressé, plus que pour la moyenne de la population. Selon les derniers chiffres du Secrétariat d’Etat à l’économie, 132 402 personnes étaient inscrites au chômage à fin février 2009, soit 3972 de plus que le mois précédent.

Le nombre de jeunes de 15 à 24 ans au chômage a augmenté de 686 personnes (+3,2%), passant à 22 052. Par rapport au même mois de l’année précédente, il a augmenté de 4982 personnes (+29,2%). Patrick Schmied, chef du Service de l’emploi du canton de Genève, note toutefois que le nombre d’entrées et de sorties à l’assurance chômage reste important, et ne voit pas poindre la menace d’un goulet d’étranglement.