«Une participation au dialogue impensable»

La Confédération refuse pour le moment de dialoguer avec le ­Conseil central islamique suisse (CCIS), présidé par le Biennois ­Nicolas Blancho. Le directeur de l’Office fédéral des migrations (ODM), Alard du Bois-Reymond, a reçu hier des responsables du CCIS dans le cadre du mandat légal pour l’encouragement de l’intégration et de la coexistence pacifique des différents groupes de population. Il les a invités «à se distancier explicitement de la lapidation des femmes», précise un communiqué publié par l’ODM. Nicolas Blancho a en effet déclaré récemment que cette pratique était «une valeur» de sa religion. Alard du Bois-Reymond a par ailleurs affirmé qu’il n’est «pas possible de négocier sur certaines valeurs comme l’égalité entre hommes et femmes». Pour lui, il est également hors de question d’introduire un conseil de la fatwa, afin «d’éviter l’émergence de sociétés parallèles». Dans les conditions actuelles, «une participation du CCIS au dialogue avec la population musulmane est impensable».

Malgré cette exclusion, le CCIS a publié un communiqué très positif sur cette rencontre. Il estime qu’Alard du Bois-Reymond garde les portes du dialogue «ouvertes». Interrogé par l’ATS, Abdel Azziz Qaasim Illi, porte-parole du CCIS, pense que son mouvement finira par être intégré au dialogue souhaité par Eveline Widmer-Schlumpf avec le monde musulman. Selon lui, il serait «contre-productif et faux» de l’en exclure définitivement.