«Nous voulons détenir une vingtaine de cliniques»

Pour le directeur de GSMN, le groupe n’a pas encore une taille critique

En février dernier, GSMN a annoncé les rachats de deux cliniques tessinoises, ainsi que de celle de Spontini à Paris. Des négociations ont démarré avec l’Hôpital de la ­Providence. Entretien avec Antoine Hubert, directeur du groupe de cliniques vaudois, qui emploie plus de 2000 collaborateurs, sur sa stratégie.

Le Temps: Vous venez de racheter trois cliniques et vous voulez vous emparer de l’Hôpital de la Providence. Pourquoi tant d’appétit?

Antoine Hubert: Si on fait exception de Spontini, qui est un cas à part, la vision que nous défendons depuis 2006 est de créer un groupe d’envergure nationale, avec une présence dans une majorité de cantons. Parmi les prestataires de santé, il manque un acteur de poids, tels UBS et Credit Suisse dans la banque, Coop et Migros dans la distribution et Tamedia dans la presse. En Suisse, nous avons 26 établissements cantonaux, 140 cliniques privées et un groupe, Hirslanden, qui en compte 14 sur à peine cinq cantons. Donc, lorsqu’on réfléchit à des changements législatifs, il n’y a pas de groupe de réflexion lié aux prestataires capable d’influencer les décisions. Le but de GSMN est de parvenir à un réseau d’une vingtaine de cliniques présent dans une quinzaine de cantons.

– Pendant des années, vous avez souligné que GSMN devait atteindre une taille critique en Suisse pour être plus rentable. Cet objectif est-il atteint?

– Non, nous sommes dans le bas de la fourchette. Nous devons dépasser 500 millions de chiffre d’affaires, contre 360 millions si on additionne les deux cliniques que l’on gère mais qui ne sont pas consolidées dans nos comptes, soit Pyramide et Lindberg.

– Avez-vous d’autres cliniques dans le viseur?

– Non, nous n’avons rien dans le viseur et comme nous sommes cotés, nous sommes contraints de faire de la communication événementielle. Toutefois, nous avons des contacts permanents avec l’ensemble des cliniques suisses. Si l’une d’elles souhaite un rapprochement, nous serions tout à fait ouverts.

– Au niveau opérationnel, le directeur de la clinique vaudoise Cecil a été débauché pour diriger la clinique de Genolier. Pour quelles raisons avez-vous procédé à ce changement?

– Nous avions une vacance depuis longtemps, après le départ voulu par Yannick Long. Auparavant, les directeurs qui se sont succédé ne nous ont pas pleinement satisfaits. Nous avons profité d’engager Pierre-Frédéric Guex. Ce dernier n’est pas un inconnu, puisqu’il a été directeur adjoint de Genolier il y a 17 ans. Il connaît bien le monde des cliniques privées et le canton de Vaud.