Yo-Kai, les nouveaux Pokémon débarquent
Jeux vidéo
Nintendo vient de lancer son jeu vidéo plein de fantômes canailles qu’il faut rendre gentils. Phénomène en perspective

C’est l’année du grand virage pour Nintendo. On sait le fabricant de console de jeu vidéo obligé de remonter ses chiffres pour faire face à la concurrence des jeux sur mobiles. La semaine dernière, il annonçait en vrac travailler sur la NX, sa future machine de salon, affiner sa nouvelle stratégie multimédia enfin orientée vers les smartphones et plancher sur un nouvel épisode de Zelda. Manière de rappeler que Nintendo doit aussi son succès à ses jeux maison. Samedi 29 avril, il lançait d’ailleurs dans toute l’Europe sa nouvelle licence Yo-Kai Watch. L’ambition du Japonais est claire: elle veut renouer avec le succès de l’âge d’or des Pokémon démarré il y a 20 ans. Pikachu, la gerboise jaune, débarquait alors sur la Game Boy. Et réalisait un maxi carton. Une scène de Yo-Kai Watch résume à elle seule le contexte de ce nouveau jeu vidéo destiné à un public trop jeune pour avoir assisté à la naissance du phénomène des monstres de poche. Nathan, le héros de l’histoire, part chasser des insectes rares pour frimer devant ses copains. Le voilà avec son filet à papillon attrapant des cigales. Son périple l’amène bientôt devant une sorte d’urne installée devant l’arbre le plus gros de la forêt de Granval. A l’intérieur se trouvent des boules. Elles ressemblent furieusement au Pokeball, mais en mode fossilisation. De l’intérieur, il n’en sort aucun Pokémon, mais Whisper, fantôme rigolo et gouailleur, qui va devenir le meilleur ami de Nathan. Lequel lui offre une montre (la watch du titre) qui lui permet de voir les Yo-Kai, entités ectoplasmiques maléfiques, d’ordinaires invisibles au commun des mortels. L’idée étant de les attraper et de les éduquer pour les rendre sympathiques.
Univers tout kawai
Si Yo Kai insiste tellement sur cette filiation, c’est que le jeu veut reproduire le succès de son illustre prédécesseur. Lancée en 2011 au Japon, la série se décline désormais en plusieurs épisodes – au moins 3, mais c’est le premier qui est arrivé jusque chez nous – série télé, manga et produits dérivés déferlent en masse, histoire de battre le fer pendant un bon moment. Car si les Pokemon continue à faire chauffer le tiroir-caisse de Nintendo (279 millions d’exemplaires vendus dans le monde), le vent tend à s’essouffler. Un énième volet de la saga devrait sortir à la fin de l’année (Pokémon Soleil et Lune), mais l’esprit de nouveauté n’y est plus vraiment.
Pokémon Yo-Kai Watch, même combat? Presque. D’abord parce que c’est le développeur Level 5 qui s’occupe de faire exister la licence sur la console portable du fabricant nippon. Une bonne pioche. Le studio est l’auteur de la formidable série de jeux à énigmes Professeur Layton dont l’une des grandes forces est d’avoir réussi à créer un véritable univers à la marge entre le jeu vidéo et le dessin animé. La philosophie ensuite. Le scénario des Pokémon insistait sur un certain rapport à la nature en faisant évoluer les joueurs dans des environnements plutôt verts. Yo-Kai Watch se déroule dans un milieu urbain typiquement japonais. Le système de combat a lui aussi complètement changé. Il exige adresse et rapidité pour remporter la victoire. En revanche, Yo-Kai Watch et son univers tout kawai perpétuent le principe de la collection pour motiver les appétits ludiques. Depuis 20 ans, ce sont 721 Pokémon qui s’ébrouent désormais dans les consoles de Nintendo. Les Yo-Kai ne sont pour l’instant que 200. Mais parions qu’ils vont faire très vite beaucoup de petits.